Ihriae-Au fil de l'eau...

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PART. I - Chapitre 03

- Chapitre 03 -  

 

06 janvier 2097 du calendrier grégorien. Désert du Nevada, États-Unis, Terre.

 

Frissonnante, Esmelia Danatess Evihelia ajusta son bonnet et le col de sa veste sur sa nuque.

Dans ce désert du Nevada, les nuits étaient fraîches, comme presque partout sur la planète.

Elle ne s’était toujours pas habituée à ce climat, au vent chargé de silice et d’odeurs qu’elle ne parvenait pas à identifier, à l’air trop sec, au soleil brûlant de la journée, à la lumière intense.

Le Nevada qu’elle avait connu, il n’y avait pas si longtemps que cela était luxuriant de végétation. En lieu et place de ce désert, il y avait eu une jungle à laquelle les pluies polluées avaient jeté leurs propres couleurs. L’air y sentait la pourriture que la chaleur humide amplifiait en milieu de journée. À ce moment- là, la lumière était d’une intensité à vous écorcher les yeux.

Rien à voir avec ce qui l’entourait ou ce qu’elle avait sous ses yeux.

En contrebas de son promontoire, elle pouvait voir une trentaine de hangars de tailles différentes s’alignant les uns à côtés des autres. Ils formaient des colonnes régulières. Beaucoup d’entre eux étaient plus grands que celui sur lequel portait leur attention. Le plus petit aurait pu contenir deux vieux Airbus A380. Il y avait peu d’activité autour.

Tous les bâtiments étaient en tôle, peints du même blanc jaunâtre virant à la couleur rouille, notamment sur les toits. Elle pouvait deviner la peinture écaillée sous les effets conjugués du soleil et de sa chaleur. Ils se fondaient dans ce désert au sable compact, parcouru de touffes d’herbe sèche et de maigres buissons.

En dehors des charognards, les rares animaux à y vivre étaient des reptiles. Il fallait aussi compter avec des insectes dont la principale occupation était de trouver quelque chose de suffisamment vivant pour y pomper leur nourriture.

Will n’arrêtait pas de pester contre eux. Ils avaient réussi à le piquer à plusieurs reprises, et au moins deux fois au travers de sa barbe naissante.

Elle ne détestait pas sa nouvelle apparence.

Comme elle, il portait une tenue sombre, et un bonnet qui ne laissait voir que son visage aux yeux d’un bleu azur.

Son compagnon et elle s’étaient installés à moins d’un kilomètre de la zone qu’ils surveillaient depuis quatre jours.

Le hangar qu'ils surveillaient à tour de rôle était de taille moyenne, excentré sans être totalement à l’écart des autres. Il était cerné par une clôture électrique qui comptait onze fils barbelés distants les uns des autres de quinze centimètres.

Ce qui, à moins de ressembler à une allumette, et même si elle n’en était pas loin, ne lui permettait pas de se glisser entre deux.

Encore moins à son compagnon.

De plus, la clôture devait être électrifiée en permanence.

Chaque bâtiment était surveillé, et celui-ci l’était particulièrement. Des caméras couvraient tous les angles. Elles fonctionnaient de jour comme de nuit. Dès que le soleil disparaissait de l’horizon, des spots s’allumaient et éclairaient le site comme une vitrine de Noël.

Il y en avait de différentes sortes pour couvrir tous les types de spectres ou de radiations existants, et de toutes les couleurs. Vu du ciel, et de l’espace, cela devait donner l’impression d’une fiesta à tout casser.

Ceux qui racontaient encore que cette zone était secrète devaient essuyer leurs lunettes avec de la peau de saucisson.

Cela dit, ces mesures de sécurité n’étaient plus un problème pour elle. Mais celui qu’ils étaient venus chercher dans cet endroit ne serait sûrement pas facile à en faire sortir, du moins pour quelqu’un d’autre qu’elle.

Les Terriens ne laisseraient pas filer leur prise du siècle sans réagir.

Ce système solaire n’avait pas connu d’invasion extraterrestre depuis des lustres. Mais contrairement à ce que le commun des mortels sur la Terre pensait, le premier contact avait été établi depuis des siècles. Ici, la nouvelle n'avait été officialisée que depuis quelques décennies, avec toutes les répercutions que cela avait pu avoir. Et pas à l’avantage des visiteurs, surtout s’ils avaient tenté de se conduire comme des conquérants. Pourtant, tous les extraterrestres n’étaient pas des guerriers.

Lorsqu’ils en découvraient un, ou ce qu’ils pensaient être un visiteur de l’espace, les Terriens avaient un objectif très simple : en retirer le maximum d’informations destinées aux recherches militaires et scientifiques.

Sur ce point, ce monde ne différait pas de celui que Will et elle avaient connu.

Pour ce qui était de leur cible, sachant qu’elle pouvait se montrer pour le moins belliqueuse, il y avait fort à parier que ses geôliers avaient dû prendre un soin tout particulier à la neutraliser, à la rendre inoffensive.

L’individu qu’elle devait retrouver était considéré, dans de nombreuses galaxies, comme appartenant à une espèce conquérante. Par bien des aspects, à lui seul, il confirmait cette réputation. Le CENKT comme l'AMSEVE devaient le savoir.

Toutefois, les Terriens n’avaient rien à craindre de lui.

Au contraire, avec ce qui arrivait droit sur leur planète, ils découvriraient qu'il y avait pire que lui, et qu'ils allaient devoir composer avec lui, car il était sûrement le seul à pouvoir sauver ceux qui pouvaient l’être. Mais à l’heure actuelle, ils l’ignoraient. Pas que qu'un danger les menaçait, mais le reste...

Il n’avait pas été facile à retrouver. Et encore, elle n’était pas certaine de sa présence dans cette base. En l’absence d’autres pistes, elle se devait de vérifier. Même Grama avait fini par l’admettre.

Elle ne put s’empêcher de se demander quelles étaient leurs connaissances actuelles de l’univers dans lequel ils vivaient. Avaient-ils une petite idée du nombre d’espèces dites intelligentes, et surtout de celles bien plus évoluées que l’humanité ?

L’existence d'extraterrestres sur la Terre n'était plus passée sous silence, certes. De même que tout ce qui pouvait sortir de l’exploration interstellaire officielle. Cela ne signifiait pas que la presse ou l'opinion publique en savait tout. Pour cela, les différents gouvernements s’étaient plutôt bien entendus pour garder les découvertes sur la vie extraterrestre, sur la Terre ou ailleurs, sous une épaisse chape de silence.

Bien avant ces derniers mois, elle avait eu vent de ces secrets inter États. Tout était très différent de ce qu'elle connaissait alors.

Elle ne l’avait pas pris au sérieux au premier abord. Pas sur l’existence d’autres vies dans l’univers. Cela, elle en était certaine. Mais que cette vie ait choisi la Terre comme bouée de sauvetage, elle ne l’aurait jamais imaginé.

Jusqu’à ce que son instructeur, Kolya, tombe sur des signaux suffisamment importants pour y prêter attention. Quelques informations échangées sous le manteau entre les États-Unis et la Russie. Cela avait un rapport avec l’écologie et les espèces invasives.

Des espèces inconnues avaient fait leur apparition de manière exponentielle au cours des trente dernières années.

Kolya Anassenko était l’associé et l’ami de son "père", Brent Evihelia. Il avait veillé sur elle durant toute son adolescence et sa vie de jeune adulte. Ancien agent des services secrets d’un pays dont il ne lui avait jamais dit le nom, il était devenu négociant d’objets archéologiques rares.

Il l’avait élevée et préparée à ce qui l'attendait comme lui l’avait sans doute été, en plus d’une éducation classique. Elle l'avait côtoyé presque chaque jour de sa vie, après la disparition de Brent. Pourtant, il était toujours resté une énigme pour elle.

Kolya avait déposé une pile de dossiers sur son bureau et elle avait alors longuement et méthodiquement étudié les informations qu'il avait récoltées.

Ce n’était pas les premières découvertes de nouvelles espèces animales ou végétales. À leur sujet, il était question de manipulations génétiques, et de trafics d’animaux découverts dans des zones où l’Homme civilisé n’avait plus eu accès durant ces dernières décennies du fait de leur trop grand éloignement des centres urbains ou parce qu’elles avaient subi une irradiation..

Ces animaux et ces plantes inconnus s’étaient si bien acclimatés à leur nouveau milieu, pourtant hostile, qu’ils en menaçaient la faune et la flore autochtones. Ils colonisaient des territoires sur lesquels ils n’auraient jamais dû se trouver.

Le phénomène n’était pas exactement tel que décrit au premier abord. Les créatures comme les végétaux n’apparaissaient pas seulement dans les zones inhospitalières. Leurs origines étaient plus qu’incertaines, inconnues.

En ce qui la concernait, elle les supposait extraterrestres.

Il en apparaissait partout sur le globe, et de manière de plus en plus fréquente…

Elle avait approfondi les recherches sur le sujet.

Deux agences étaient chargées de neutraliser, voire d’éradiquer ces espèces endémiques.

L’une, le CENKT, lui était inconnue, et l’autre, l’AMSEVE dont elle avait vaguement entendu parler, était financée par l’ONU et faisait partie d’un programme cofinancé par l’ATIDC dont l’intérêt pour la terraformation de Mars, et différentes lunes du système solaire sur lesquelles pourrait s’établir un jour l’humanité, était de notoriété publique.

Intriguée, elle avait suivi les pistes et avait appris qu’en matière de vie extraterrestre, l’AMSEVE n’en était pas aux prémices de la connaissance comme son nom Agence Mondiale de Surveillance des Environnements et de la Vie Extraterrestres l’indiquait clairement.

Esmelia eut un sourire discret.

Il s’était passé tellement de choses depuis ces découvertes. Toutes avaient abouti à sa présence dans le désert aux côtés d’un homme dont elle ignorait tout il y a quelques mois.

Cela allait dans le sens du plan mis en place bien avant la naissance de ce monde...

En général, Esmelia se fiait à son instinct. Il fut un temps où elle ignorait d’où cela lui venait.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle avait toujours su ce qu’il fallait faire ou non. Elle ne se posait jamais de questions. Elle savait qu’elle devait prendre part à quelque chose de plus grand qu’elle, quelque chose de très important.

Son père ne cessait de le lui répéter, mais elle n’avait pas besoin de lui pour en avoir conscience. Trop jeune, surtout ignorante de ce qu’elle était vraiment, elle n’avait pas compris à quel point, mais elle le sentait.

C’était en elle, ancré comme une mémoire génétique.

À neuf ans, elle lui avait dit qu’elle voulait être linguiste et qu’elle accomplirait le rêve de l’une de ses ancêtres, Lisiann, en voyageant dans l’espace et en découvrant de nouveaux mondes et de nouvelles civilisations. Elles étudieraient leur histoire, leur culture.

Cela avait toujours été une certitude pour elle. Plus encore, une évidence.

Il s’était contenté de lui répondre par un sourire qu’elle avait trouvé d’une tristesse pesante.

Elle ignorait alors que sa destinée serait tout autre et qu’elle rencontrerait quelqu’un qui serait exactement ce qu’elle rêvait d’être enfant. Son père, lui, en avait eu une petite idée. Il s’était pourtant bien gardé de le lui dire.

Alors que certains parents auraient pensé qu’il s’agissait d’une lubie de petite fille, Brent Evihelia l’avait confortée dans ses choix.

Il ne cessait de lui répéter qu’elle devait croire son instinct et le suivre. Il lui citait souvent cet extrait d’Hamlet : "Il y a plus de choses dans le Ciel et sur la Terre, Horatio, que n’en rêve votre philosophie".

Elle avait toujours senti qu’il lui cachait quelque chose, sur elle, sur le monde qui les entourait. Elle avait essayé d’en savoir plus, mais lorsqu’elle le questionnait sur ces sujets, ses réponses étaient évasives et invariables.

Celles qu’elle entendait le plus souvent : "tu le découvriras le moment venu", "il n’y a pas de meilleur apprentissage que celui dont on fait l’expérience", "si je te le dis maintenant, tu n’auras plus aucun intérêt à le découvrir", "chaque chose en son temps, et un temps pour chaque chose".

Elle avait parfois le sentiment qu’il attendait quelque chose d’elle… Qu’elle trouve une clé… Qu’elle résolve une énigme… Mais il ne lui donnait aucun indice pour cela.

Ce n’était pourtant pas faute d’avoir cherché.

Très tôt, il lui avait fait apprendre le français, l’italien, l’allemand, l’espagnol, le latin et le grec qu’elle parlait comme sa langue de naissance, l’anglais, ainsi que quelques notions d’arabe.

Elle n’avait jamais connu les bancs de l’école. Son père et elle n’avaient cessé de voyager d’un pays à l’autre durant son enfance. Elle n’avait jamais connu sa mère autrement que par ce que son père lui racontait d’elle.

Il lui avait donné une partie de son prénom. Il lui avait raconté l’histoire de sa famille.

À son adolescence, Kolya lui avait remis les journaux intimes tenus par ses ancêtres. Après les avoir tous lus, elle avait alors compris pourquoi son père avait insisté pour qu’elle en tienne un, elle aussi. Ce qu’elle n’avait fait que bien après sa mort.

Plus tard encore, elle avait ajouté à son nom, celui des deux femmes de sa famille qu’elle admirait le plus.

Ses premiers apprentissages scolaires s’étaient faits par correspondance mais Brent ne laissait rien passer. Si ses notes descendaient en dessous du niveau de l’excellence, elle le payait cher aux entraînements sportifs ou à ceux de survie.

Parallèlement, à un enseignement strict, il avait engagé une gouvernante, Emmie, qui faisait pratiquement office de mère de substitution et qui l’encourageait dans les moments, rares, où elle sentait l'abattement la gagner.

Emmie ne savait pas tout à leur sujet, ou ne disait rien de ce qu’elle devinait. Elle les suivait partout. Sauf lorsqu’ils disparaissaient de la surface du monde durant un mois, parfois plus, une fois par an.

Durant ces périodes, Esmelia était soumise aux plus rudes épreuves de survie que son père pouvait lui imaginer.

Elle avait treize ans lorsque son père fut victime d’une crise cardiaque dans un aéroport, entre deux de leurs voyages.

Elle n’avait pas été inquiète à l’idée de se retrouver seule. Elle n’y avait même jamais songé.

Elle avait ressenti une vague tristesse, mais rien de comparable à ce que les personnes qu’elle avait pu rencontrer au cours de sa jeune vie semblaient ressentir à la perte d’un proche.

Elle aurait pu se demander pourquoi elle ne ressentait rien. Elle ne se posa même pas la question. Elle s’était seulement dit qu’il aurait préféré mourir ailleurs que dans une chambre d’hôpital. Sûrement en montagne, ou bien dans le désert, ou encore au milieu d’une forêt.

En fait, sa préoccupation première concernait tout ce que son père ne lui avait pas encore dit ou appris. Elle avait cherché dans ses affaires sans rien trouver d’intéressant. Cela avait été rapide. Bien que fortuné, Brent n’était pas dépendant des biens matériels, du moins jusqu’à un certain point. Il lui avait appris à être comme lui. Il disait que moins on était attaché aux choses et aux personnes, plus il était facile de tout quitter du jour au lendemain.

Elle avait ensuite cherché dans ses souvenirs qu’elle eut beau retourner dans sa tête des centaines de fois, mais il n’y eut aucun déclic.

Sa seconde préoccupation était les services sociaux. Son père et elle avaient toujours vécu en dehors du système, et elle ne tenait pas y entrer. Surtout par cette voie. Elle n’avait aucun besoin de famille d’accueil. À quinze ans, elle se sentait capable de s’assumer seule.

Comme à son habitude, Brent avait anticipé la suite des événements.

Il avait pris des dispositions pour que son corps soit incinéré, quel que soit l’endroit où il trépasserait, et pour que sa fille soit rapatriée aux États-Unis.

À peine descendues de l’avion, sa gouvernante et elle avaient été prises en charge par Nikolaï Anassenko, un homme en costume sombre qui dégageait une sorte d’aura féline et dangereuse.

Elle se méfia immédiatement de lui. Il lui avait fallu un peu de temps pour qu’elle lui accorde sa confiance.

Cela avait été plus ou moins réciproque dans la mesure où il s’était attendu à faire face à une pré adolescente contrôlée par ses hormones.

Le fait qu’elle ne corresponde pas à son idée le fit se méfier d’elle encore plus. De son fort accent franco-russe, il leur souhaita la bienvenue en Amérique et

leur indiqua qu’elles pouvaient l’appeler Kolya. Il devait avoir le même âge que son père, peut-être un peu plus.

Ses cheveux étaient courts, légèrement ondulés, et grisonnants comme sa barbe de quelques jours. Il avait des yeux gris très vifs, et chacun de ses gestes semblait mesuré. Sa distinction naturelle montrait qu’il était habitué à évoluer dans des milieux aisés.

Cependant, elle s’en rendit compte plus tard, il pouvait aussi faire preuve d’une extrême vulgarité. Il ne se montrait jamais violent physiquement, mais ses paroles pouvaient avoir le même effet qu’une gifle. D’autant qu’il avait une voix très douce, presque sirupeuse.

Elle n’avait jamais rien su sur son passé ou ses rapports avec son père. En avait-il seulement eus, ou bien cela remontait-il à sa mère ou à l’une de ses ancêtres ?

À l’époque, elle était déjà certaine d’une chose : il n’avait pas toujours été celui qu’il disait être. Nikolaï Anassenko n’était même pas son véritable patronyme.

Un jour, au centre commercial, alors qu’ils sortaient d’une boutique de vêtements, elle avait entendu un homme l’appeler par un autre prénom : Igor.

Il avait fait mine de ne pas l’entendre. Il ne s’était pas retourné et avait continué à marcher à ses côtés en discutant.

Elle avait néanmoins ressenti un changement dans son attitude et les traits de son visage s’étaient légèrement durcis.

Kolya cachait beaucoup de choses. Même son apparence pouvait être trompeuses… Quant à son accent, il le perdait dès qu’il n’était plus que tous les deux… lors des entraînements. Il ne lui parlait alors qu’en français.

Après les avoir accueillies à leur descente d’avion, il les avait conduites dans une luxueuse propriété, un ancien ranch. Tandis que sa gouvernante prenait possession de ses quartiers, il lui avait expliqué que cette maison appartenait à son arrière-arrière-mère, Helena. Elle en avait hérité de son propre père. Cela faisait donc cinq générations que la demeure était dans sa famille, et jamais Brent ne lui en avait parlé.

C’était une grande maison de la taille d’un manoir, bâtie sur deux étages, situées au milieu de nombreuses dépendances. Elle datait vraisemblablement du début du 19e siècle. Le bois y était maître. Il y avait aussi de la brique importée de France dans ses murs, et de la pierre sans doute extraite d’une ancienne carrière située à quelques kilomètres de la propriété.

Les écuries, les enclos et les herbages environnants étaient vides de vie animale. La grange et le silo à grain étaient aussi propres que s’ils étaient balayés tous les jours. Mais loin d’être vides. L’un et l’autre servaient de salles d’entraînement. Quant à l’atelier, il contenait une cache d’armes telles qu’elle ne les aurait jamais imaginées. Kolya lui avait appris l’usage de certaines d’entre elles.Trois personnes s’occupaient de la propriété en permanence. Elles étaient si

discrètes qu’elle les voyait à peine au cours de ses journées bien chargées en occupations.

Maintenant que Brent était mort, le domaine lui revenait.

Finalement pas si détaché que cela des biens matériels, le paternel, mais de là à imaginer qu’il avait acquis une majestueuse propriété près de Jackson Hole, dans l’état du Wyoming.

Au moins, elle savait où était passé une partie de l’argent gagné par son père tout au long de sa carrière de chasseur de trésors. Kolya lui apprit que le reste, non négligeable, dormait dans le coffre, d’une banque suisse. Du moins, ce qui n’avait pas été rapatrié aux États-Unis pour leur usage personnel dans les années à venir.

Ayant suivi les instructions de Brent, inscrites dans une lettre testamentaire, Kolya en avait fait rapatrier une partie aux États-Unis.

Cet argent, ainsi que sa présence aux côtés de la jeune fille devaient permettre d’achever son éducation et de la préparer à son destin.

Bien entendu, sur ce sujet, elle lui avait posé les mêmes questions qu’à son père. Elle avait eu droit aux mêmes réponses.

 

 

 

 



12/07/2013
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